vendredi 30 mai 2008

Deux ans avant les régionales, l'UMP attaque

Deux ans avant les élections, le parti majoritaire commence sa campagne de dénigrement du parti socialiste.

L'UMP prépare les régionales. Dans sa troisième édition du livre noir des régions socialistes, l'UMP énumère les « défauts » des régions administrées par la gauche. Au programme, flambées fiscales, baisse des investissements, augmentation des impôts locaux.

Dans son avant-propos, Roger Karoutchi, sénateur des Hauts-de-Seine et président du groupe UMP au conseil régional d'Ile-de-France, commente : « Le résultat n'est pas seulement consternant comme dans les deux précédents livres noirs, il est accablant. »

Un "contrepouvoir au gouvernement"

L'objectif de l'UMP, selon Brice Hortefeux, conseiller régional d'Auvergne et ministre de l'immigration, est de montrer que
« la gestion socialiste des régions ne marche pas ». Il dénonce aussi les dépenses régionales qui pèse sur les finances publiques alors que le Parti socialiste cherche à créer une "contrepouvoir au gouvernement".

En réponse à ces accusations,
la région Ile-de-France, dirigée par Jean-Paul Huchon, se défend : « Les régions ont été contraintes d'augmenter la fiscalité parce que l'Etat leur a transféré des charges sans les moyens, comme la formation des infirmières ou la prise en charge des personnels TOS [techniciens et ouvriers de l'enseignement] ».

"Les Français ne sont pas dupes"

Depuis quelques années, l'État a transféré aux régions la gestion de l'aide sociale, de RMI, des collèges, lycées, des trains, routes, ports et aéroports. Les dépenses régionales ont donc nécessairement augmenté.

Dans un communiqué commun, les présidents des régions incriminées parlent de « calomnies » et de « caricatures » et demandent un « livre noir de la gestion de Nicolas Sarkozy ».

« Les Français ne sont pas dupes. Aux accusations répétées de l’UMP contre la gestion locale des élus socialistes, ils ont répondu par leur vote lors des dernières municipales. » C'est officiel, la campagne pour les élections régionales est lancée.

Pour approfondir le sujet :

Dépêche AFP : "L'UMP fourbit ses armes pour les élections régionales prévues en 2010"


Photo : © AFP

Une Palme d'or qui rassure les professeurs

Les professeurs espèrent que la Palme d'or, « Entre les murs », va revaloriser leur métier mis à mal par la réforme de l'éducation de Darcos.



La Palme d'or 2008 a été attribuée au film « Entre les murs », portrait positif de l'enseignement en France. Les professeurs saluent ce choix et espèrent que le public sera touché par la réalité de leur métier.


La Palme d'or redonne espoir. En honorant le film français « Entre les murs », le jury cannois présidé par Sean Penn ne se doutait pas forcément des retombées de sa décision. Ce film sur l'enseignement dans un collège de zone d'éducation prioritaire (ZEP) apporte un argument massu contre la réforme de l'enseignement orchestrée par Xavier Darcos. Le point d'orgue de cette réforme étant la suppression de plus de 10 000 postes d'enseignants. Les professeurs ont tout à coup une nouvelle carte en main.


Sur son blog, Jérôme, professeur dans un collège à Paris après six ans d'enseignement dans une ZEP, réagit dès l'annonce de la Palme d'or : « Je suis ravi, ravi pour les gens du film et forcément ravi pour les profs. La classe filmée par Laurent Cantet va pouvoir enfin permettre à tout le monde de rentrer dans le quotidien des profs de ce que l’on appelle encore l’Education Prioritaire, de comprendre, de ressentir, d’expérimenter. »


Aller plus loin que les clichés


Même enthousiasme pour Diane, professeur de sciences-physique dans un lycée parisien. Contactée par téléphone, elle se réjouit de cette distinction et attend avec impatience la sortie en salle : « Comme c'est une Palme d'or, le film va avoir un large public. « Entre les murs » ne fera certainement pas autant d'entrées que les Ch'tis mais je suis sûre que ça va marcher et que les Français vont apprendre beaucoup de choses sur l'enseignement. J'espère que cela va réveiller les consciences. »


Toujours sur son blog, Jérôme pensent aussi que le film va faire évoluer l'opinion des Français : « Je suis sûr que ce film et ce prix vont faire énormément pour la perception du travail des profs et de la situation de l’Education Prioritaire, qu’ils vont donner envie de comprendre, de chercher plus loin que les clichés qui planent sur notre univers, sur sa situation actuelle. » Marqués par la réforme de l'éducation programmée par Darcos, Jérôme et Diane se sentent réconfortés dans leur métier. La Palme d'or, elle leur revient un peu à chacun.


Avant de repartir en cours – la réfraction de la lumière est toujours au programme –, Diane conclue : « Arrêtons de toujours parler des profs moyens et des élèves réfractaires. En France, il y a plein de profs fabuleux et d'élèves attendant d'être encadrés et c'est avec eux que l'on doit construire l'image de l'Education nationale. »


A suivre :

Micro-trottoir

La Palme d'or agite l'Assemblée nationale



Liens Complémentaires :


Blog « S'il n'y avait que des élèves » : deux profs, une ZEP de Seine-Saint-Denis, un collège à Paris : des regards croisés.


Article sur le blog des Verts de Bagnolet


Fiche du film sur le site Commeaucinema.com


Article du Monde : « Le making of d'Entre les murs par François Bégaudeau », extraits choisis.



Photo : © Nancy Callahan

Micro-trottoir

Pensez-vous que le film « Entre les murs » va changer le monde de l'enseignement ?


Katia, 24 ans, étudiante en cinéma

« Un seul film ne peut pas changer les relations profs-élèves. De toute manière, en France, c'est très guindé. Quand je vivais en Espagne, c'était beaucoup plus cool à l'école. Et je ne pense pas que les élèves espagnols soient plus faciles à vivre !


En montrant un professeur proche de ses élèves, le film « Entre les murs » va peut-être faire réfléchir les professeurs français dans leur manière d'aborder leurs élèves. Il faut instaurer une relation apaisée. Je sais que ce n'est pas facile dans les lycées ZEP mais plus vite on parlera aux élèves de manière adulte, plus vite ils deviendront adulte et responsable. »


Hugh, 19 ans, étudiant en éco-gestion

« Ce film va certainement alerter l'opinion sur les problèmes dans les lycées ZEP mais ne changera pas les choses. Il y aura de l'émotion mais pas de changement notable et surement de revirement de la part du gouvernement qui est bien décidé à faire sa réforme.


Pour les relations entre profs et élèves cela va peut être inciter les professeurs à établir plus une relation de confiance que d'autorité. Mais, honnêtement, dans les ZEP, si les professeurs ratent leurs entrées dans une classe en début d'année, ils deviennent des victimes et se font bouffer. L'autorité reste la base pour un enseignant. »

La Palme d'or agite l'Assemblée nationale

Le film « Entre les murs », récompensé à Cannes de la Palme d'or, tombe à pic pour les députés PS qui cherchent à endiguer la réforme de l'éducation de Xavier Darcos.

La Palme d'or « Entre les murs » est devenu le nouvel argument à la mode pour défendre l'éducation. Couronné de la Palme d'or à Cannes, le film a fait une entrée remarquée sur les marches de l'Assemblée nationale.

Le député PS de Loire-Atlantique Michel Ménard posant une question sur les suppressions de postes d'enseignants a salué le film, « formidable coup de projecteur sur la vie des collèges ». « Ce film montre la diversité du métier des enseignants, ne les découragez pas ! » a-t-il lancé face à une horde de députés UMP réprobatteurs.

Pas avare de bons mots, Xavier Darcos, ministre de l'éducation, a répondu : « Si je comprend bien, au palmarès de Cannes, il y a deux Palmes d'or, la Palme d'or du film « Entre les murs » et la Palme d'or de la récupération par le Parti socialiste d'un film qui a été cofinancé par les services de Fadela Amara ».

Applaudissements à droite, huées à gauche. Une journée banale entre les murs de l'Assemblée nationale. Une première pour cette Palme d'or ancrée dans l'actualité dont on va beaucoup entendre parler.

Photo : © Parti socialiste (PS)

jeudi 29 mai 2008

Pour en savoir plus

L'intégralité du livre noir des régions socialistes (PDF)

La présentation vidéo du livre noir par Roger Karoutchi

Les perles (PDF)

Le blog du livre noir

L'article du Monde du 27 mai 2008 : "Alain Marleix s'en prend aux dépenses des régions socialistes"

L'article du Nouvelobs.com : "Huchon s'insurge contre le livre noir des régions"

Les régions socialistes contrattaquent

Après la publication du «livre noir des régions socialistes », le parti de l'opposition défend son honneur et ses soldats.


Piqué au vif, le parti socialiste réplique à L'UMP. La région Ile-de-France, dirigée par Jean-Paul Huchon, se défend : « Les régions ont été contraintes d'augmenter la fiscalité parce que l'Etat leur a transféré des charges sans les moyens, comme la formation des infirmières ou la prise en charge des personnels TOS [techniciens et ouvriers de l'enseignement] ».


Depuis quelques années, l'État a transféré aux régions la gestion de l'aide sociale, de RMI, des collèges, lycées, des trains, routes, ports et aéroports. Les dépenses régionales ont donc nécessairement augmenté.


Hier, l'UMP a rendu public son «livre noir des régions socialistes». Ce document de 144 pages analyse à la loupe les vingts régions administrées par les socialistes depuis les élections de 2004. Flambées fiscales, baisse des investissements, augmentation des impôts locaux... tout y passe.


Dans son avant-propos, Roger Karoutchi, sénateur des Hauts-de-Seine et président du groupe UMP au conseil régional d'Ile-de-France, commente : « Le résultat n'est pas seulement consternant comme dans les deux précédents livres noirs, il est accablant. »


Les présidents des régions incriminées prédisent un « flop » pour ce rapport qui va sortir en librairie. Ils estiment que les « français ne sont pas dupes ». Et l'UMP n'a plus vraiment la cote ces temps-ci.


Photo : © Parti Socialiste (PS)

mercredi 28 mai 2008

Recrutement des professeurs à bac+5

La réforme envisagée, pour la rentrée 2010, propose de recruter les enseignants à un niveau universitaire plus élevé qu'aujourd'hui, de les faire entrer directement dans le métier et de remplacer l'actuelle deuxième année de formation professionnelle initiale par un "compagnonnage" intensif en début de carrière.

Au passage, les instituts universitaires de formation des maîtres (IUFM), déjà regroupés avec les universités en 2007, verraient leur rôle réduit.

Le président de la République a réaffirmé, mardi 27 mai sur RTL, sa confiance en Xavier Darcos pour mettre en place la "mastérisation" des enseignants. Cela signifie que les enseignants, du premier comme du second degré, seraient recrutés au niveau bac +5, soit celui du master 2 en France et master tout court en Europe dans le cadre de l'harmonisation des enseignements supérieurs.

Revalorisation

Le chef de l'Etat a lié cette réforme à la "revalorisation" du métier d'enseignant. Embaucher au niveau master permettra "de les payer plus cher en début de carrière", a-t- il assuré.

Actuellement, il suffit d'être titulaire d'une licence pour s'inscrire à un concours d'enseignement. Selon le schéma envisagé, les candidats pourraient se présenter aux concours pendant leur année de master, mais ne seraient recrutés que s'ils ont obtenu ce diplôme. Les universités pourraient intégrer à leurs masters des moments de préparation à l'enseignement et mettre en place des masters spécifiques.

Ces derniers ne remplaceraient pas les concours d'enseignement (Capes et agrégation pour le second degré, concours de professeur des écoles pour le premier degré) qu'il est hors de question de supprimer. Le ministère et les syndicats ont démentis des rumeurs à ce sujet. Ces concours pourraient tout de même évoluer dans leur contenu.

Le candidat reçu à un concours trouverait directement un poste. A l'heure actuelle, il consacre sa première année d'IUFM à la préparation des concours puis suit une seconde année de formation en qualité de fonctionnaire stagiaire rémunérée par l'Etat.

"Compagnonnage"

Cette deuxième année d'IUFM qui est celle de la "professionnalisation", disparaîtrait. L'étudiant reçu au concours deviendrait immediatement enseignant, sous réserve d'une titularisation définitive au bout d'un an. Mais une partie de son emploi du temps serait partagée avec des enseignants professionnels, dans le cadre d'une formation selon le principe du compagnonnage.

Si elle permet des économies (sur les salaires des stagiaires), cette réforme ne dérange pas les syndicats d'enseignants en raison de son aspect revalorisant. Sur le plan symbolique, c'est un cadeau aux détracteurs des IUFM qui, depuis des années, les voient comme des "goulags du savoir" et des "temples du pédagogisme".

Reprise d'un article de Luc Cédelle

Photo : © Katsoura

L'UMP tacle les régions socialistes

L'UMP publie aujourd'hui un rapport sur la gestion des régions socialistes. A mi-mandat, l'UMP reproche au parti socialiste de dépenser sans compter.


Le « livre noir des régions socialistes », rédigé par l'UMP, va certainement resserrer les rangs du PS. Rendu public aujourd'hui, ce document de 144 pages analyse à la loupe les vingts régions administrées par les socialistes depuis les élections de 2004. Flambées fiscales, baisse des investissements, augmentation des impôts locaux... tout y passe.


Dans son avant-propos, Roger Karoutchi, sénateur des Hauts-de-Seine et président du groupe UMP au conseil régional d'Ile-de-France, commente : « Le résultat n'est pas seulement consternant comme dans les deux précédents livres noirs, il est accablant. »


Dans cette troisième édition peu flatteuse pour les vingts régions roses, on trouve aussi les « perles » amicalement récoltées par les présidents des groupes UMP de chaque région. Par exemple, le tonitruant Georges Frêche, président du conseil régional de Languedoc-Roussillon, s'illustre par l'achat d'une statue de Lénine pour la ville de Montpellier.


Les premières réactions socialistes n'ont pas tardé à tomber. Dans un communiqué commun, les présidents des régions incriminées parlent de « calomnies » et de « caricatures » et demandent un « livre noir de la gestion de Nicolas Sarkozy ».


Ils pourraient aussi demander la vérification de la gestion de l'Alsace, seule région UMP de France et seule région qui n'a subi aucun contrôle. Etrange.


Photo : © Union pour un mouvement populaire (UMP)

Arrêtes ton char, Hollywood, c'est moi qui décide

Internet est une plaie pour Hollywwod. Alors que l'industrie cinématographique américaine était encore toute-puissante il y a quelques années, Hollywood se voit maintenant ratrappé par l'individualisme des spectateurs.

Voir le nouveau blockbuster ? Certainement. Mais sans se déplacer, sans payer 9€, bien installé dans son canapé et en mangeant des cochonneries achetées au supermarché et non à un prix indécent.

Internet a révolutionné le mode de consommation des spectateurs qui préfèrent se servir plutôt que de subir. Hollywood et consorts commencent tout juste à prendre le tournant numérique qui s'impose. NBC.com a déjà mis en place une plateforme de diffusion de ses meilleures séries. Résultat, l'épisode 1 de la saison 4 de la série américaine « The Office » a été visionné par 2,7 millions d'internautes en seulement une semaine. Une performance qui donne des idées.

Zaper, zaper, il en restera toujours quelque chose

La télé, le ciné, tous les loisirs investissent la toile. D'abord illégaux, les téléchargements de vidéos sont maintenant de plus en plus encadrés. En proposant une téléchargement rapide et une très bonne qualité vidéo, un site comme Veoh.com a rapidement gagné en notoriété. Dmitry Shapiro, le fondateur de cette cyber-télé, analyse le succès de ce modèle grâce à son « potentiel de donner davantage de contrôle aux créateurs et aux usagers, au détriment des câblo-opérateurs et des grands studios de production ».

Le spectateur tient la cybercommande dans la main et compte bien l'utiliser pour zaper sans cesse et à moindre coût. D'ailleurs, Internet permet aussi des créations éclectiques qui n'auraient jamais pu voir le jour dans un système de production normal. Le zapette et une infinité de programmes, pourquoi donc continuer à sortir de chez soi ?

Un monde à la demande

Et les publicitaires ne s'y trompent pas. Aux Etats-Unis, en 2007, les revenus publicitaires sur Internet ont augmenté de 19% alors que l'ensenble des autres médias a plafonné à 1,4%. Dmitry Shapiro s'amuse : « Diffuser un spot à la télé revient à payer une fortune pour tirer des canards les yeux bandés. Sur Internet, on cible une audience précise, qualifiée, dont on mesure les réactions en temps réel. » Le net, ça fait rêver tout le monde.

Au fur et à mesure, les trois lettres de la VOD (vidéo à la demande) remplacent celles du DVD dans les discussions. Plus personne n'a envie de s'encombrer de supports physiques. Le flux, y'a que ça de vrai. Hollywood revoit ta copie, Internet, c'est plus fort que toi.

Photo : © Vlastula