mercredi 28 mai 2008

Recrutement des professeurs à bac+5

La réforme envisagée, pour la rentrée 2010, propose de recruter les enseignants à un niveau universitaire plus élevé qu'aujourd'hui, de les faire entrer directement dans le métier et de remplacer l'actuelle deuxième année de formation professionnelle initiale par un "compagnonnage" intensif en début de carrière.

Au passage, les instituts universitaires de formation des maîtres (IUFM), déjà regroupés avec les universités en 2007, verraient leur rôle réduit.

Le président de la République a réaffirmé, mardi 27 mai sur RTL, sa confiance en Xavier Darcos pour mettre en place la "mastérisation" des enseignants. Cela signifie que les enseignants, du premier comme du second degré, seraient recrutés au niveau bac +5, soit celui du master 2 en France et master tout court en Europe dans le cadre de l'harmonisation des enseignements supérieurs.

Revalorisation

Le chef de l'Etat a lié cette réforme à la "revalorisation" du métier d'enseignant. Embaucher au niveau master permettra "de les payer plus cher en début de carrière", a-t- il assuré.

Actuellement, il suffit d'être titulaire d'une licence pour s'inscrire à un concours d'enseignement. Selon le schéma envisagé, les candidats pourraient se présenter aux concours pendant leur année de master, mais ne seraient recrutés que s'ils ont obtenu ce diplôme. Les universités pourraient intégrer à leurs masters des moments de préparation à l'enseignement et mettre en place des masters spécifiques.

Ces derniers ne remplaceraient pas les concours d'enseignement (Capes et agrégation pour le second degré, concours de professeur des écoles pour le premier degré) qu'il est hors de question de supprimer. Le ministère et les syndicats ont démentis des rumeurs à ce sujet. Ces concours pourraient tout de même évoluer dans leur contenu.

Le candidat reçu à un concours trouverait directement un poste. A l'heure actuelle, il consacre sa première année d'IUFM à la préparation des concours puis suit une seconde année de formation en qualité de fonctionnaire stagiaire rémunérée par l'Etat.

"Compagnonnage"

Cette deuxième année d'IUFM qui est celle de la "professionnalisation", disparaîtrait. L'étudiant reçu au concours deviendrait immediatement enseignant, sous réserve d'une titularisation définitive au bout d'un an. Mais une partie de son emploi du temps serait partagée avec des enseignants professionnels, dans le cadre d'une formation selon le principe du compagnonnage.

Si elle permet des économies (sur les salaires des stagiaires), cette réforme ne dérange pas les syndicats d'enseignants en raison de son aspect revalorisant. Sur le plan symbolique, c'est un cadeau aux détracteurs des IUFM qui, depuis des années, les voient comme des "goulags du savoir" et des "temples du pédagogisme".

Reprise d'un article de Luc Cédelle

Photo : © Katsoura

Aucun commentaire: