mardi 6 octobre 2009

Est-il possible de suivre Clearstream de loin ?

Depuis exactement 4 jours, je twitte. Enfin, je suis surtout des tas de flux de twitts en espérant enfin comprendre ce que tous les journalistes parisiens trouvent de si génial dans ce gadget 2.0. Pour l'instant je reste un peu perplexe. En bonne journaliste parisienne, j'ai donc lancé une recherche pour trouver tous ces journalistes qui piaillent quotidiennement. Et me voici donc en lien direct avec Christophe Barbier et Eric Mettout (Express), Pierre Haski (Rue 89) mais aussi avec un journaliste du Nouvel Observateur savamment positionné dans la salle d'audience où se déroule le procès le plus médiatique et politique de l'année, le procès Clearstream.

J'avoue, c'est un peu pour ce dernier que je me suis inscrite à Twitter. J'aime bien l'idée d'être amie avec la petite souris la mieux informée de tout-Paris. Alors, toute la journée, le mystérieux journaliste décrit ce qui se passe dans cette salle où semble se jouer pas mal de destins. Déjà, entre les DDV, les RVR, les Rondot et les Lahoud, on se rend vite compte qu'avant de suivre assidument la petite souris, il vaut mieux avoir bien suivi (et bien révisé) cette drôle d'affaire ultra-complexe qu'est le procès Clearstream.

Le problème c'est que ça twitte régulièrement (ça m'empêcherait presque de travailler) et c'est rarement intéressant. Exemple (pris sur le fait) : on apprend que "Me Szpiner lit Bakchich en attendant. Un article de son confrère Me Bourdon semble beaucoup l'amuser." Je n'aime pas être dérangée pour du futile. Poser une ambiance, c'est bien, poser une ambiance à longueur de journée ça ressemble à du remplissage.

La vérité est simple, il n'est pas intéressant de suivre un procès en direct. Le rôle du journaliste dans ce genre d'affaire est d'offrir un regard, une distance, une réponse aux lecteurs. Ou alors , j'ose, ce twitt n'est réservé qu'aux journalistes parisiens qui adoraient être la petite souris. Donc, je continuerai à suivre ce twitt car je suis hyper-curieuse et malheureusement hyper-journaliste-parisienne mais pour ce qui est de l'affaire Clearstream en elle-même, je lirai les journaux pour réellement comprendre l'avancement de l'affaire. 17h30 : la petite souris balance "Elkabbach quitte la salle". Ça n'a aucun intérêt mais ça fait rire les journalistes...

3 commentaires:

Campagne EELV citoyen a dit…

Au fin du Québec ou de la Nouvelle-Calédonie certains suivent ce procès sur Twitter...point de parisianisme ici, simplement la même pulsion que celle qui pousse à suivre en direct un piteux match de football.

Mais aussi la crainte de la distance proposée par le journaliste comme manipulation. Plus on diminue la distance, plus on est proche de l'information, plus il nous semble possible de pouvoir nous en faire notre propre opinion.

Enfin, je crois que c'est Camus qui disait que journaliste et policier étaient les plus beaux métiers qui existent car ils permettent d'être au "coeur des choses", car pour Camus le bonheur consiste à diminuer la distance qui nous sépare du monde. Twitter nous permet peut-être un tour de passe-passe vers le bonheur ?

François S.

Pierre-Emmanuel Brugeron a dit…

Depuis la parution de ce billet, beaucoup de Twitt agitent la twittosphère, faisant le buzz sur le web, en insinuant que vous vous êtes inscrite à Twitter pour suivre la Fashion Week.

Marine Bedaux a dit…

@ François : J'aimerais penser que suivre ce procès sur Twitter aide à comprendre l'affaire tout en ayant l'impression de ne pas être manipulée (puisqu'on s'attache à de l'info brute). Mais le résultat est, je trouve, très pauvre. Tout ces détails ne font pas de l'information...

@ Pierre : Oui, je suis aussi la Fashion Week grâce à Twitter. Ce gadget médiatique est d'ailleurs beaucoup plus performant pour retranscrire cet évènement :-) De plus, les twitt sont souvent suivis de très belles photos. C'est là où le web 2.0 est vraiment merveilleux...